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Rencontre : Armel Campagna pour I love Techno

Du 7 au 9 avril, se tiendra la 10e édition du festival I Love Techno ! L’événement, après un changement de format en 2019 et un changement de temporalité l’an passé, fait toujours figure d’incontournable à Montpellier et continue de rassembler un large public autour de la musique électronique. On a eu l’occasion d’en discuter avec son directeur et membre fondateur Armel Campagna, qui nous livre sa vision du festival.

I love techno

Salut Armel, une petite question avant toute chose, tu peux nous parler de toi brièvement ?

J’ai commencé à être promoteur de concert en 2005 chez un indépendant et après en 2009 le bureau Live Nation en France s’est monté ; je fais donc partie des OG du bureau français où on est une centaine désormais. Je m’occupe en France de Paul K, de DJ Snake, de Lizzo, bref de plein de groupe, et je suis aussi directeur du Main Square à Arras et du Lollapalooza à Paris. I Love techno et le Main Square, ce sont mes deux bébés. Je les ai depuis 2011. Entre parenthèses, c’est pour ça qu’après l’annulation en 2014 -à nos yeux injustes, mais on aura le temps d’en reparler un jour- on n’a pas pu se résoudre à abandonner. On l’a vu grandir ce festival, on est arrivé en 2011, personne n’y croyait et ça a pourtant explosé.

Il faut dire que Montpellier et ses habitants ont un lien particulier à la musique électronique, historiquement aussi, et I Love Techno y a toute sa place !?

« C’est le berceau des Pingouins, du festival Electromind, c’était avant tout le monde ou presque. Et c’est précisément pour ça qu’on a voulu lancer I Love Techno à Montpellier. Il n’y avait pas photo, pour nous, il fallait que ce soit à Montpellier. Il fallait qu’il y ait un historique, une localité où il y a de l’appétence, un public. Ça faisait sens. Grâce à ça, il y a maintenant de nombreux parcs des expositions de partout en France qui nous demande de venir chez eux.

I Love Techno s’impose rapidement comme une référence du genre dans le paysage culturel local pour devenir un temps le plus grand festival techno en France, un des plus gros en Europe. En seulement trois ans, le festival atteint des sommets en termes d’artistes et de fréquentation, une ascension stoppée par cet arrêté municipal en 2014, puis une légère perte de vitesse, où plutôt de sens ?

En 2014 on allait faire 35 000 complet ! On reporte pratiquement le même line-up et l’année d’après on divise par deux. On fait trois années comme ça puis on arrive au moment des Spotify, des Netflix et autres. Ça peut paraitre idiot mais ces nouvelles consommations de la culture à la maison fait bouger les lignes. En parallèle tu vois les formats évoluer, les Brunch Electronik et d’autres qui commencent à se faire de jour, à Barcelone à Amsterdam… On se parle entre différents organisateurs et on réalise que c’est fini le coté 6h du matin explosé fatigué, c’est plus le game. Y’a toujours un public pour la musique électronique mais elle se consomme différemment, de manière plus modérée, plus festive. On le voit : il y en a deux à trois mille qui sont sur les afters mais t’en as cinq ou six-mille, ils ont eu leur truc, ils sont contents de rentrer. Le lendemain, ils peuvent faire des choses avec les enfants. En 2018 on fait 17 000 personnes, c’est cool, mais on sent qu’on arrive au bout de l’exercice. Il y a juste plus le public, les 20 ou 25 000 personnes pour rentabiliser l’événement. Puis on était aussi frustré de faire qu’une journée. Toute cette énergie et tout ce travail pour 10h de festival, c’est trop dur. Un format festival en France c’est plutôt deux ou trois jours. Puis Montpellier, c’est beau, t’as envie de vivre le truc plus largement, de profiter de la ville et ce qu’il y a autour. Donc après ce moment-là, on décide d’exploser le format. La métropole nous suit, l’opéra et d’autres… Y’en a qui toujours qui disent que c’est plus ce que c’était, que c’est plus petit… Mais c’est la loi du truc, on n’est plus y’a dix ans. Le coté nuit, 5 salles jusqu’à 6 heures du matin ce n’est plus forcément ce que cherchent les gens. On le voit y’a tout un tas de public qui veut rentrer tranquille. Le dimanche midi ils veulent être au brunch tropisme, faire un vide grenier, aller jouer aux boules, aller danser sur Kink où DJ Playlist tu vois. Pendant des années c’était la surenchère au volume. Fallait toujours faire plus gros. Nous ce qui nous intéresse cette année avec les différents lieux c’est qu’on peut vraiment proposer des esthétiques complètement différentes musicalement.

Justement, vous avez changé de configuration en 2019 pour un format repensé et adapté qui s’inscrit désormais dans une nouvelle temporalité. Tu peux nous en parler un peu.

La ça y est on est bien troisième édition dans le nouveaux format 6 lieux de la métropole, 3 jours. Il faut se rappeler, c’était un des premiers festivals en France en indoor l’hiver. Sauf que post covid, édition de 2021, jusqu’au 25 novembre on pense que ça joue, le 25 novembre on nous dit non. Ça faisait deux ans qu’on ne jouait pas. On s’est dit, si on repousse d’un an, c’est peut-être la mort du truc. Donc on s’est dit allez on passe en avril. Puis la seule date disponible pour le parc expo, c’est un concours de circonstances, c’était le week-end de paques, on se dit allez on tente. On a perdu peu de gens, quasiment tout le monde a reconfirmé tout de suite. On passe d’un festival ou il fait 10°, un truc un peu « dark », festival hivernal - même si c’était très bien pendant des années - à un festival d’été au printemps, et donc on devient premier festival de la saison, un festival d’été au printemps, avant Bourges, un peu le premier festival des festivals (rires). Et là en fait, on voit les gens dans la red room à se prendre un truc immersif dans le noir alors que c’est un format diurne, puis sortir se poser sur une table sortir les lunettes de soleil et boire un mojito. On assume on reste sur ce format, et clairement, le nouveau format et la temporalité ont l’air de plaire, les signaux sont au vert.

Tu peux nous en dire plus côté programmation ?

On est quasiment sur la parité homme femme sur la programmation, c’est aussi ce que permet la musique électronique et il faut clairement continuer d’aller dans ce sens. On se doit en tant qu’organisateur de continuer les efforts là-dessus. On a Charlotte en tête d’affiche, elle avait joué à Montpellier en 2018 je crois, et elle n’avait pas joué depuis, c’est génial. Vialic qui devait faire un Zénith, sur ses deux ou trois dernières  il présente son nouveau live sur auqsi sur I Love Techno, ça va être la troisième création présenté ici. bien sur charlotte, head linerféminine, numéro un dj sur techno house monde, tout le monde se l’arrache elle avait joué en 2018 mais elle était pas revenu depuis et puis c’est encore une autre sphère et ça va tellement bien. Trim aussi parce qu’il y a cette appétence actuellement sur la techno dure et rapide, un peu retour aux sources, 145 BPM, je pense que ça va cartonner. Mind Against, ils ont joué plusieurs fois, mais là on est en mode techno plus mélodique, à la Afterlife, à l’italienne, un peu ambient, super jolie. Ca sera monter en puissance avec Carlita, Mind Against qui commence à faire partir, Vitalic qui tape, Charlotte qui passe en mode boulevard et Trim ensuite.
Sur la purple room, qu’on programme avec Dernier Cri, petit coup de cœur avec Dylan Dylan qui est en train de monter assez fort en France. Acid Arab avec un nouveau live qu’ils auront joué que quelques fois, on est trop contents ça va être à pleurer, ça va être trop classe le live. Tennis ça va être hyper groovy, sunshine à Tropisme. Les Cosmic Boys qui font un all night long au Dièze ça va être la folie, franchement il y en a pour tout le monde, dans tous les gouts.

Ça sent plutôt bon, il y a une tendance qui se dégage ?

Écoute, les pass 2 jours sont complets, les pass 3 jours seront probablement complets semaine pro, le vendredi soir à l’opéra est complet depuis un petit moment, j’imagine qu’on sera complet à Tropisme en avance et la tendance sur le parc expo est bonne. On sent que cette année ça prend bien, les after partent pas mal. Maintenant, te dire si on va faire 9 000, 10 000, 11 000 personnes je ne sais pas, mais j’ai l’impression qu’il y a un retour, qu’il se passe quelque chose, j’ai l’impression que ça marche bien, bon après faut jamais dire ça (rires) mais on se pose plus les mêmes questions. Il y a de l’envie, on galère pour essayer de revenir depuis 4, 5 ans je pense que c’est ce qu’il fallait faire. Bref, on a de l’espoir cette année, les gens parlent d’I Love Techno, on sent que ça se chauffe, ça me rappelle les années ou c’était plus facile. C’est plutôt encourageant, il reste trois semaines cruciales, mais l’énergie autour de l’événement est là.

Armel, toujours aussi passionné et excité à l’idée du festival, concluera :

« Je t’assure, venez voir, venez vous rendre compte du truc, c’est à faire absolument. »

 

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